Thursday, July 19, 2007

Mojave Desert

Pour le retour, nous décidons de prendre un chemin qui nous fait faire un détour, mais pour une bonne raison...
La première raison, c'est parce que cette route nous fait traverser le Mojave Desert et qu'on n'a pas eu assez chaud comme ça les 2 jours précédents (hm)... On s'éloigne donc peu à peu de la Coachella Valley pour remonter vers le nord.





Un désert évidemment brûlant, avec son lot de mirages, comme beaucoup de déserts, et... pas grand chose d'autre.





Tout à coup au milieu de ce désert, 2 ou 3 volcans totalement isolés qui ressemblent davantage à des terrils de loin ; mais en s'approchant on s'aperçoit qu'il y a des plaques de lave a proximité, même si le sable les a recouvertes partiellement. Ici Amboy Crater et son champ de lave de 70 km2 tout autour. Sa dernière éruption daterait d'il y a environ 6000 ans. Une ligne de chemin de fer au milieu de nulle part, qui longe la route 66, pour le transport des marchandises. 2 locomotives pour tracter un nombre incroyable de wagons. Quand le train a fini de passer, on n'en voit déjà plus le début.






La deuxième raison (pour laquelle nous choisissons de traverser le Mojave Desert), c'est que nous allons traverser Badgad et qu'enfin (nous l'avions loupé lors de notre séjour dans Death Valley) nous allons pouvoir faire une petite halte dans THE Badgag Café, celui-là même où le film a été tourné. Je vais commencer par la critique, pour finir sur une note plus nostalgique. Le café lui-même, qui a été entièrement rénové (le film date quand même d'il y a 20 ans) est complètement surfait. L'intérieur est innondé de t-shirts que les touristes ont laissé, un français a même eu le culot de placarder un t-shirt à l'effigie de Carrefour (navrant) ; les murs sont tapissés de "Nicole et Bernard, juillet 2006" ou de "Marcel et Claudie, we love américa a lot so meutch very", de photos de gens qui se sont fait photographier avec la tenancière du café, très chaleureuse, très gentille, dont les gestes lents et langoureux peinent à rompre leur monotonie quotidienne lorsqu'elle vous tend le livre d'or, un stylo, vous verse le café (il y a des mugs à l'effigie du Badgag Café à $8,50) et vous propose de vous prendre en photo derrière le comptoir. Curieusement notre refus la laisse interdite et bouche bée, elle nous demande pourquoi, puisque tout le monde le fait ! Derrière elle, au-dessus du passe-plat, une étagère encombrée de souvenirs en tous genres, Tour Eiffel, Notre-Dame dans une boule à neige, dé à coudre en procelaine, photos de couples signées avec dédicace, petits personnages miniatures de tous pays, une tour de Pise, un Colisée, un portrait de Bill Clinton... Dehors le grand réservoir a disparu, il n'en reste même pas la structure, qui gît au sol, qu'on devine à peine dans la végétation desséchée. C'est juste triste, j'essaie de revivre quelques scènes du film en tête ; la propriétaire est tellement gentille qu'elle va même jusqu'à lancer le juke-box "Desert road, from Vegas to nowhere..."








Mais quand même, heureusement, on repartant, on jette un coup d'oeil à l'extérieur et on retrouve les petites chambres du motel dans lequel Jasmine va séjourner, on retrouve le trailer dans lequel Rudi vit et peint ses tableaux, on retrouve l'atmosphère brûlante d'un été en plein désert sur la route 66 où seuls quelques camions s'arrêtent pour faire une pause.





Et même si la devanture est rouge vif bien repeinte et clinquante, en se retourtant une dernière fois tout à coup on entr'aperçoit quand même une femme Noire maigre au mauvais caractère, décoiffée, en chemise de nuit et pantoufles, assise dans un fauteuil déconfit dont le cuir tanné ne luit même plus sous le soleil de plomb, qui se ronge les ongles en regardant en coin vers la route... Et en cherchant à voir ce qu'elle regarde sur la route qui n'a ni arrivée ni point de départ, dans les ondulations de chaud que dégage le goudron, tout au loin une grosse femme à chapeau à plume traîne avec peine une valise de cuir tout aussi fatiguée qu'elle qui est transpirante et essoufflée, mais qui sourit malgré tout. Et toujours ce hot dry wind blows right through me, can't you hear me? I'm calling you...

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