Wednesday, July 18, 2007

Joshua Tree, CA

Bien sûr, plutôt que de rester dans le bel hôtel climatisé au bord de la piscine d'eau fraîche à contempler les montagnes au loin à l'ombre d'un palmier, nous avons profité d'être à une petite heure de route de Joshua Tree National Park pour aller y passer la journée. Malgré le départ très matinal, la chaleur nous accompagnait déjà.
Ce parc a une bonne raison de porter ce nom : à la mort de Moïse, quand Josué lui succéda, il fit traverser le Jourdain à pied sec aux Hébreux, comme ils avaient traversé la Mer Morte avec Moïse. Il leur fit prendre Jericho : inspiré par son Dieu, il leur ordonna de massacrer toute la population. Il n'y eut qu'une exception : une prostituée et sa famille, qui avait trahi les leurs en protégeant les espions hébreux. Au milieu du XIXe siècle, les Mormons, fervents lecteurs de la Bible, furent les premiers à voir des Joshua Trees : ils nommèrent ainsi l'arbre qui leur semblait les guider vers la Californie, la nouvelle Terre Promise. Ce sont en fait des yuccas géants. Ils sont une ressource exceptionnelle en plein désert : les feuilles servent de fourrage, des petits animaux se nourrissent de ses fleurs, fruits et graines. Ils ne poussent qu'entre 800 et 1600 mètres d'altitude où le sol plus grossier permet facilement l'infiltration de l'eau jusqu'aux racines quand il pleut.







Nous prenons la direction de Keys View, une montagne en haut de laquelle on peut contempler la vallée de laquelle on vient : au sud (tout à droite), la nappe bleutée de Salton Sea puis, en remontant vers le nord, les villes d'Indio puis de Palm Springs ; les montagnes San Jacinto, le col bas de San Gorgonio, qu'il faut passer pour rejoindre Los Angeles et le pic du même nom, le plus haut des Chaînes Traverses. Au milieu de la vallée, une sorte de longue barre : formée sous la pression des plaques tectoniques, c'est le passage de la faille de San Andreas.







Par endroits, des amas de gros cailloux dont la majorité est fendue : des batholites (ou roches plutoniques). Ils sont originellement du magma provenant d'une zone de fusion partielle et se sont rapprochées de la surface. En refroidissant lentement sous des milliers de mètres de croûte terrestre, les défauts se produisent : le granite, plus chaud à l'intérieur, diminue lentement de volume, alors que l'extérieur rigide est déjà figé. Le bloc se fend. Réunis, ils sont appelés chaos.



Histoire de rentrer en beauté, et parce que c'est dans nos habitudes, on a décidé de prendre un sentier non goudronné pour le retour. Après tout, c'est bien pour ça qu'on a une jeep, non ? Bon quand il fait cette température, qu'il n'y a pas de vent, qu'on avance à même pas 10 mph (et que de toute façon il faut pas trop pousser sur l'accélérateur parce qu'on n'a pas beaucoup d'essence...), c'était pas la meilleure idée qu'on ait eue. Ok ok, je J'AI eue... Avant de rentrer à proprement parler dans le lit de la rivière (asséchée) pour traverser le Berdoo Canyon, nous sommes passés par des endroits où le feu a fait des ravages.






Mais la satisfaction est d'autant plus forte quand on finit par franchir la totalité d'un canyon, qu'on se retourne, et qu'on contemple la chaîne de montagnes qu'on vient de traverser !


2 comments:

Anonymous said...

Oah ca faisait un baille que j'étais pas venu!!! Ca me plaît toujours autant, et de plus en plus même!! on vous voit pas souvent, ça fait plaisir de voir ta p'tite tete de temps en temps!
ya pas bcp de monde qui te visite ou c'est parce que c'est à couper le souffle qu'y a plus bcp de commentaires ces derniers mois??

Anonymous said...

C'est parce qu'on se donne pas en spectacle, on l'admire...